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SUITE AU RÉCIT ... 36 1

de sa poitrine. La malheureuse fille, chez qui venait de se jouer cette scène rapide et sanglante, attendait, terrifiée, les suites de mon action.

— *' Malheureux, s'écriait-elle au comble de la crainte, malheureux qu'avez-vous fait ? "

— " Rien, lui dis-je, qui soit contre l'honneur. Ané- antir un être aussi vil que G. M. c'est purger la terre d'un des monstres qui l'oppressent. "

J'avais repris mon sang froid avec ces paroles. J'essuyai mon épée aux pans du manteau de G. M. Après quoi j'avisai aux conséquences qui ne pouvaient manquer de surgir pour nous de l'événement. — "Ne croyez-vous pas, dis-je à mon hôtesse d'une heure, que le vieux G. M. ne se soit fait accompagner par des gens du guet ? Il avait accoutumé de cela autrefois. Ces gens, ne le voyant pas revenir, vont paraître sans doute."

Elle alla regarder avec précaution du côté de la rue du Cœur-Volant et revint en poussant un cri. — " En effet fit-elle, les voilà ! " — "Il n'y a plus à différer, dis-je alors, partons vite ! "

Heureusement la maison avait deux issues. Nous nous engageâmes dans celle qui aboutissait sur la Cour des Quatre-Vents. Il était temps ; les archers, ne voyant pas revenir G. M. entraient par une porte au moment où nous nous échappions par l'autre ; en peu de moments nous fûmes à la Foire Saint-Germain. La maîtresse de G. M. se lamentait, pleurait et gémissait tout en me suivant dans la rue. Cela ne laissa pas que d'attirer l'attention. Par bonheur, dans la Foire, en raison du nombre et du bruit de la foule, nous passâmes un peu plus inaperçus. Bientôt on cessa de nous épier. Ce fut le moment que je choisis

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