Page:NRF 1909 2.djvu/33

Cette page n’a pas encore été corrigée
M. DE FARAMOND, THÉORICIEN
139

très large et très complexe où, de la vérité humaine, se fût naturellement dégagée la beauté poétique, où l’homme dans ses activités et ses sentiments quotidiens se fût élevé à la taille d’un héros. Aussi bien était-ce le temps (vers 1899) où les naturistes commençaient à crier si fort. Et lorsque M. de Faramond écrivait : " L’Homme pour nous, l’homme simplement, était un héros… Nous aurions voulu descendre par ses marches obscures au cœur du plus humble et en revenir éblouis ", — on pouvait craindre qu’il n’y eût du Bouhélier là-dedans. Mais, par bonheur, M. de Faramond avait plus de sérieux, moins de superbe et de facilité que M. de Bouhélier. Il fit son œuvre avec application, lenteur, avec une certaine raideur imposante. Dans maint passage de La Noblesse de la Terre (1899) et surtout dans le troisième acte de Monsieur Bonnet (1900) il réalisa ce mélange " de l’observation la plus précise et du lyrisme’ qui constitue son originalité. J’ai dit ailleurs le mérite de ces deux drames, et n’en retranche rien. Je ne cesse pas de louer la recherche de M. de Faramond, lors même qu’elle aboutit, dans Jesserand avoué à une réalisation insuffisante. Et si La Dame qui n est plus aux Camélias me paraît être une erreur, ce n’est pas que j’estime moins l’attitude intransigeante de l’auteur, ni que je conteste la valeur de ses théories. Je veux même les tenir pour excellentes. Mais l’excellence de la théorie