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JOURNAL SANS DATES 5 I 9

pierre, tous ces Harpagons de domination qui meurent sans un sou, 1 Potemkin, Mazarin, Richelieu, ces hommes de pensée et d'action, et félicite ces derniers d'avoir fait ou préparé des empires, et laissé chacun trois cents millions. Ceux-là avaient un cœur, ajoute-t-il : ils aimaient les femmes et les arts, ils bâtissaient, ils conquéraient. . .

Plus d'un catholique sincère (je veux dire non tant politicien que chrétien) n'admettra pas qu'opposer ceux-ci à ceux-là, ce soit opposer le catholicisme au protestantisme, mais bien une famille de caractères à une autre famille de caractères ; ni que le Christ eût reconnu pour siens ces derniers.

A vrai dire, la question religieuse importe peu à Balzac, ne l'a jamais préoccupé. Il est remarquable que dans aucune scène de la Comédie Humaine elle n'ait jamais été vraiment posée. Le christianisme, pour lui, se réduit au catholicisme, où il ne sait voir qu'un moyen de former des âmes, puis de les dominer. C'est à se demander s'il a jamais lu l'Evangile.

Remarquable peinture du soulèvement calviniste :

A ces différents partis se joignirent des aventuriers, des seigneurs ruinés, des cadets a qui tous les troubles allaient

également bien Les peuples pauvres adhéraient aussitôt à

une religion qui rendait à l* Etat les biens ecclésiastiques, qui supprimait les couvents, qui privait les dignitaires de F Eglise de leurs immenses revenus. Le commerce entier supputa les

1 Ce désintéressement, qui manque à Voltaire, à Newton, à Bacon, mais qui brille dans la vie de Rabelais, de Spinosa, de Loyola, de Kanl, de Jean-Jacques Rousseau, ne forme-t-il pas un magnifique cadre à ces ardentes et sublimes figures f dira-t-il ailleurs, (p. 203.)

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