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47Q

��LE CAHIER NOIR

(hélène)

��Ce matin est entré dans la maison le petit berceau d'osier où sera couché notre enfant. J'ai regardé cette corbeille encore vide...

Hélène se sent déjà mère. Mais moi ! Moi, qui croyais encore jouer avec le destin, voici que je l'ai provoqué. Oh, la vie s'est emparée de nous. Rien ne se pourra plus différer...

Hélène, de son lit, lève vers moi le regard blanc des malades. Je lui dis : " Guéris-toi, guéris- toi... hâte-toi ! " J'erre sans elle... Un telaquiesce- ment à la douleur !

J'étais assis près d'elle. Je respirais, rafraîchi par la course matinale, devant elle étendue. Je goûtais ma saveur intérieure. Je ne me sentais pas capable d'être bon...

Sous mon regard tenace, Hélène ne pouvait

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