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��CHARLES BLANCHARD

��On ne peut même pas dire que la maison de Charles Blanchard était la dernière maison de la ville. Elle occupait une place à part. Les autres maisons semblaient entretenir entre elles des rela- tions d'amitié ; elles étaient l'une auprès de l'autre ; comme elles se ressemblaient, elles s'étaient assem- blées et donnaient lieu de croire qu'elles étaient en famille. Elles regardaient les maisons d'en face qui s'étaient rangées de l'autre côté de la rue, comme lorsqu'on se fait vis-à-vis dans une partie de plaisir. Il fallait bien qu'il y eût une première, il fallait bien qu'il y eût une dernière. La dernière comme la première faisait partie du groupe et recevait à la façon des autres maisons cette joie que les petites villes sont venues chercher dans les campagnes.

La maison de Charles Blanchard ne s'était pas mêlée à celles-là. A droite, en montant, dans une petite rue, tout-à-fait à l'écart, on la voyait ; elle était coiffée d'un toit de chaume très bas, elle faisait penser à une vieille femme qui se serait assise à une certaine distance de la route et qui,

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