Page:NRF 1909 11.djvu/29

Cette page n’a pas encore été corrigée

3^5

��LES VILLES A PIGNONS,

��PAR

��Emile Verhaeren

��Que certains critiques aient voulu faire de Verhaeren un écrivain philosophique, voire social, c'est une chose qu'on ne saurait se lasser d'admirer. Il est vrai qu'à l'en- contre de la plupart des poètes qui dans le sentiment seul trouvent l'occasion et la matière de leur exaltation, l'auteur des Villes Tentaculaires n'est jamais plus lyrique que lors- qu'une " idée " le transporte. Si caractéristique toutefois que puisse être chez lui ce goût des généralisations et des synthèses, ce serait singulièrement se méprendre sur le fond de son tempérament que de ne pomt reconnaître tout ce que cette inspiration intellectuelle ne cesse de devoir aux sens, à l'imagination et à l'entraînement rhéto- rique lui-même. Les Heures Claires et les Visages de la Vie sont venus à point nous rappeler qu'il faut faire l'étiquette bien élastique pour prétendre en recouvrir tout entière

�� �