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POÈMES 249

Le vent du sud a gonflé ce nuage

Qui surmonte le paysage^

— Orageux et pompeux et suave nuage...

A cette apothéose il est divin de voir

La morose splendeur de l'automne et du soir.

Dès quune teinte mate se propage^

L' assombrissement

Conclut^ gravement...

Voici r heure où l'automne a perdu sa couleur^

Mais dans F ombre il exhale toute son odeur

Qu influence une étrange moiteur ;

Et je savoure autant son goût de feuilles mortes

Que son amer augure. Qu importe

L'hiver... et si ce long canal au long miroir obscur

Figure

Ma vie ! Ecoute dans la douce atmosphère en velours

Le saut d'un poisson lourd ;

Ecoute j quand du ciel avec un bruit si doux

Coulent de larges gouttes Te hume l'amour.

André Baine

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