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334 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

LA POÉSIE ET M. BRIEUX.

On s'agite toujours autour du symbolisme — entendez autour de la poésie. On a tort de tenir au nom ; c'est un nom qui lui fait grand tort. Ceux-là l'exaltent, avec quelque exagé- ration, à ce qu'il semble. D'autres l'écrasent et proclament la revanche du " génie latin "(?) Lire l'article de la Revue de Paris où M. Viollis, qui avait un talent charmant mais limité, se diminue : il en appelle à M. Marc Lafargue, qui en bon poète qu'il est, a l'esprit moins étroit que son ami, M. Lafargue ne s'élevait-il pas naguère dans les Marges où il publie aussi de strictes stances, contre " ces faiseurs de bout-rimés " qui doivent battre des mains aujourd'hui ! M. Viollis leur apporte la délivrance.

Mais la note la plus significative, c'est l'Echo de Paris qui la pousse, dans son Enquête sur la littcraiure et les Arts (numéro du 5 Octobre 1909). L'enquêteur a interviewé entre autres personnahtés officielles, M. Eugène Brieux. Il faut voir de " quel mouvement de crispation " l'illustre auteur de Blanchette, moraliste à qui la morale a valu l'Académie et la fortune, accueille une indiscrète question comme celle-ci :

" L'artiste n'est-il pas enclin à rechercher plus le succès immédiat que la gloire future ?"

"Ce sont là, répond M. Brieux, des questions d'ordre général qui regardent les critiques et auxquelles je me refuse de répondre".

Puis il parle du romantisme, du naturalisme. Et comme l'enquêteur insinue :

" Il y eut aussi vers la fin du siècle passé le mouvement symboliste...

— Je ne m'en suis pas aperçu, répond M. Brieux. "

On s'en doutait bien. H. G.

��M. FAGUET ET LA JEUNE LITTERATURE.

De la même enquête, menée par l'Echo de Paris, il n'eet pas moins intéressant d'extraire l'opinion de M. Emile Faguet

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