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l'image de la grèce
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des Renan”. La même occasion lui rappelle à quel point l'art des Grecs, et leurs mœurs plus encore, furent profondément pénétrés d'influences orientales, venues d'Egypte et d'Asie. Mais il tient surtout à cette idée que l'Islam a conservé les coutumes les plus voisines des mœurs grecques. Et si je reviens sur le chapitre des fêtes, c'est que lui-même le reprend deux et trois fois, avec toujours plus d'assurance : selon lui, chez les Grecs anciens, comme chez les Musulmans, “pas d'unité, pas de symétrie, pas d'alignement rigide, pas de discipline ! Mais un aimable désordre et le plus complet laisser- aller”.

Une vague analogie ne doit pas nous dissimuler des différences bien connues : pour régler leurs fêtes, les Arabes n'ont jamais eu ni cette science de la tactique militaire qu'attestent les historiens grecs, — ni cet art des évolutions orchestriques, dont la preuve nous reste dans les mètres de Pindare et dans les chœurs des tragédies. Il faudrait bien mal regarder pour trouver, sur les frises de Phidias, un alignement rigide ; mais si les Grecs n'avaient pas su d'eux-mêmes imposer une stricte ordonnance à leurs solennités, du moins l'auraient-ils reçue de l'Orient même et de l'Egypte ; aussi n'est ce pas dans ce formalisme que se manifeste leur

haras ; il aurait exagéré, si possible, l'importance de la culture physique chez les Anciens, comme on lui reproche de l'avoir exagérée pour l'Italie de la Renaissance.