Ô soir ! où qui assiste se sent comme invité à jouir de l’infini.
Le ciel continue à s’éteindre ; ses pâleurs éclairent encore la plaine des eaux graves, les écumes mauves.
Voici que du large arrive un souffle triste — et dont la chair frissonne…
Nuit tiède, nul vent, le calme ; mais parfois un souffle, faiblement, de la terre — où les montagnes sont légères dans le clair de lune.
Les étoiles restent lointaines au ciel parmi ses ténèbres modérées.
La lune se mire dans le sable humide, et son image y est posée comme un coquillage.
L’Océan — illuminé et mystérieux, où moussent des blancheurs — fait sa rumeur.
Et pendant ses silences j’entends ! et je savoure un bafouillis doux, un déchirement frais, le susurrement de l’écume qui expire.
Le faîte, m’y voici.
De l’Océan la révélation vertigineuse : il s’étend ! mesuré sublimement par l’azur. Comme il abonde, sous la voûte bleue !