Page:NRF 1909 1.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.
rivages
21


la longue matinée, charmante d’une fine tranquillité, d’une lumière tiède et blonde.
L’air reste frais.


Je vois les montagnes au loin plongées dans une bruine bleue ; devant moi la mer,
sa souple étendue sous l’azur moite.
Nue… et partout elle ondule ; et le long du rivage la vague
en finissant jette une neige vive.
Les sables sont purs, où luit une mouillure.


Rêveusement je m’émerveille.

Que la vague est lente ! Que l’écume est blanche !



Les sables, lustrés d’eau, reflètent le long rayon du soleil couchant, et la montagne déjà brunissante, et les nuances de ce jour qui finit.

La mer est devenue toute tranquille, — et son lointain s’efface sous une dorure de lumière ;
sur la plage, vient glisser avec le même murmure chaque flot.

Des feux du soleil couchant, qui ralentissent et se colorent, s’enrichissent les airs et toutes choses ! C’est, avant le soir, un long moment chaleureux…


Mais aux splendeurs a succédé la pureté. Le ciel, au fond du soir, demeure ouvert et tout lucide !