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qu’il y avait à ce que ce droit fût non pas aboli, mais au moins transformé, quand on se représente la manière de génie avec qui nous avions affaire en la personne de M. Lloyd George, on ne peut se défendre d’admirer, comme M. Poincaré nous y invite, à défaut d’autres qualités, la ténacité ou l’obstination qu’ont dû déployer nos plénipotentiaires.

C’est sans doute vers ces mérites, en eux, qui sont essentiellement ceux de notre race, qu’est montée l’approbation de la Chambre et, dans une certaine mesure, celle du pays. On a salué en MM. Poincaré et Barthou des hommes qui n’avaient pas bronché ; on les a regardés avec quelque chose du sentiment qu’on éprouvait, pendant la guerre, pour les mitrailleurs qui se faisaient tuer sur leur pièce. Le côté héroïque, le côté « quand même » ou « jusqu’au bout » de leur attitude a été émouvoir en nous de secrètes et profondes sources de sympathie.

Mais c’est au moment où ils triomphent ainsi devant l’opinion et sans attendre celui où ils trébucheront, qu’il importe de réfléchir, dans l’abstrait (nous ne faisons pas ici de politique proprement dite), sur la valeur de cette atti- tude qu’ils ont prise, sur les chances qu’ont leurs méthodes de nous tirer de nos embarras, sur les dangers qu’elles peuvent nous faire courir.



Et d’abord il ne s’agit pas de contester que le seul moyen que l’homme ait trouvé jusqu’ici d’obtenir quelque chose, est de le vouloir fortement. Il est bien évident que le retour de notre pays à la prospérité économique, que la mise en équilibre de nos finances ne peuvent pas être attendus d’une politique de concessions et de compromis. A l’homme qui gouverne une même pensée toujours doit être présente, une même idée dont il lui faut assurer le triomphe contre l’inertie ou la résistance des intérêts con-