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FINALE DE SIEGFRIED ET LE LIMOUSIN 563

dernier stade, ayant imité tout le monde, ils entreprennent de s'imiter eux-mêmes, ou plutôt l'image de leur nation que leur a forgée un peuple de pédants et de princes gen- darmes. Tyr, Rome, ont été des pays de culture, mais l'Allemagne les dépassera de cent coudées, dès qu'elle se sera faite une galerie d'idoles à sa taille, se sera constituée par l'emprunt une mythologie, et que le fils Meyer se sera lié personnellement avec un Siegfried ou un Hngen... (Ici me furent interdits les bateaux eux-mêmes, le directeur du personnel naviguant s'appelant Meyer.) Pour la civilisation, c'est le résultat de l'entente cordiale entre un climat, un peuple, et ces courants de richesses morales et matérielles qui disparaissent et apparaissent au cours des siècles dans les environs des mers tièdes. C'est un état de modestie qui pousse l'homme civilisé à vivre parallèlement à la nature, (ce qui lui évite d'ailleurs de rencontrer cette personne impitoyable), à attribuer par une juste évaluation du pou- voir humain, dont les cathédrales et les Pyramides lui marquent le plus grand volume, le moins de prix possible à la vie, à garder vis-à-vis de son contraire la mort une certaine déférence et à la saluer, — et d'autre part, en raison de ce doux mépris pour elle, à ne pas la compliquer sur terre par d'autres exigences que les humaines, à exercer, mais sans nuire aux autres et par gymnastique, les qualités qui seraient nécessaires si la vie était juste, agréable et éter- nelle, telles que le courage, l'activité, quelque parcimonie et la bonté. (Ici, j'espère bien que l'embouchure de la Seine me fut ouverte.) La France est actuellement le pays le plus civilisé. Le Français a refusé ces missions fausses sur lesquelles l'Allemagne se précipite parce qu'elles comportent un uniforme, d'être dieu, d'être mondial, d'être démon, et quand il lui arrive un de ces reflets semi-divins dont nous sommes gratifiés tous les deux cents ans, il ne s'en sert que pour éclairer le visage ou l'esprit humain. Sa langue et son raisonnement ne permettent que des vérités hu- maines. (Ici je pense qu'on me leva le pont de Rouen.)

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