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NOTES 485

pour interroger les morts du « paysage implacable », pour célé- brer le sacrifice de ceux qui tombèrent sans foi et sans espé- rance

Et n'ayant que la gloire et l'honneur pour tous dieux,

ou pour tresser en l'honneur de son ami Paul Drouot les guir- landes funéraires de l'amitié.

ROGER ALLARD

  • *

LA FOI DU DOUTE, poèmes, par Pierre Bourgeois (Editions de l'Equerre, Bruxelles).

Ces poèmes ne sont point médiocres, ils sont mauvais. D'où vient qu'on puisse les lire avec sympathie ? Il y a dans le « cas » de M. Pierre Bourgeois quelque chose de tragique et l'on vou- drait voler au secours du poète noyé dans ses phrases. Tant de vase et tant d'algues brisent l'élan du nageur.

Sans doute l'auteur ne conçoit-il rien clairement, mais à la qualité de certaines images on reconnaît l'artiste à naître. La preuve que ses strophes ne sont pas indifférentes, c'est qu'on aimerait les refaire en supprimant les neuf dixièmes des adverbes, épithètes et substantifs abstraits. Je me suis amusé à leur appli- quer une « grille » comme aux textes brouillés. Les résultats sont concluants : je les tiens à la disposition de M. Pierre Bourgeois. paul fierens

32 DECEMBRE suivi de quelques mirlitons antérieurs, . par Jean- Victor Peî le rin (La Sirène).

Si d'aigres sonorités nous émeuvent, c'est à la faveur d'un complot sentimental où la musique elle-même n'a qu'une influence réduite. Le piston de village élargit ainsi les soirs de juin ; l'orchestrion coagule l'éparse tristesse des champs de foire. On n'a pas envie de reprocher à M. Jean-Victor Pellerin son amour du mirliton, mais ses chansons et calembours de café- concert risquent fort de trouver peu d'écho. Question d'atmos- phère sans doute ? Précisément, l'impuissance du poète à créer par ses fausses notes l'état d'indulgente sympathie qui les ferait entendre sans déplaisir, se manifeste à chaque page dans la moi-

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