PROJECTIONS OU APRES-MINUIT A GENEVE 423
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��L'orchestre a repris ses hystéries européennes.
Grelots des traîneaux qui vont à la noce, claksons des Rolls-Royce de ma maîtresse, cloches des vaches léchant leur veau à large coup de truelle, tambours des guerres zambéziennes, marteaux et scies des usines militaires pleu- rant dans les rues nocturnes crevées de fournaises et de sangs.
Les flancs de Pauline ondoient, ignorant le toucher avide masculin.
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Obscurité. Un rossignol violone dans le silence.
Mais des yeux de ciel s'entrouvrent ; et les couples, que la pénombre emplit de sentiments distingués, repartent lentement sur les belles bleues rivières du rêve.
Un pied touche mon épaule.
« C'est un nouveau truc au patron, souffle Prospero, c'est ça qui achalandera la fabrique ! Avec ces ampoules bleues, ils peuvent manigancer ce qu'ils veulent pendant cinq minutes. Pas de danger qu'on les voie ! »
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Tonnerre de Jéhovah tout à coup à l'orchestre. Cèdres fracassés monts fendus nations dispersées danses folles sur les décombres.
Les croupes hoquettent et se heurtent.
Et 300 projecteurs brusquent leur offensive crépitante. Ces cyclopes ont des yeux méchants. Ces stries de sel lumineux ces poudres diamantées se livrent des combats polaires et se fendent droitement. Il n'y a plus de douces ombres, d'ovales bontés. Ah les langueurs dans les heures profondes, et la mousse épaisse des sous-bois.
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