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PROJECTIONS OU APRES-MINUIT A GENÈVE 417

« Je lui dirai son fait, tout Altovsky qu'il est. S'il croit qu'on peut faire quelque chose de propre avec trois millions de marks par mois ; et au cours de trente-cinq centimes, encore ! »

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��Ayant reconduit et remercié la femme de Monsieur le Ministre des Revendications, le Camarade consulte la montre qu'un fil d'or incruste au poignet. Il regagne la table de Webbs, le Joint Manager de la Russo-Asiatic Cor- poration. L'Américain à triple nuque mastique un cigare éteint ; et par politesse caresse Rachel tout en striant de bleu des feuilles dactylographiées.

Altovsky explique avec cette féminité de l'homme fort qui sait s'incliner. Webbs le carru, crachant méthodiquement un jus noir, marque des croix sur une carte de l'Oural.

�� ��Le Camarade va vers Knecht. Der grosse Josef, de Nuremberg qui gagna des millions en 191 5, avec ses boî- tiers Joffre et Kitchener qu'on passait en contrebande par la Hollande.

Dissimulant la seringue dans la paume, Knecht se pique à travers le pantalon.

Altovsky parle debout et vite :

« Voici les instructions reçues par sans-fil, il y a vingt minutes. Ils reprennent tout le passif, sauf les traites de complaisance bien entendu. Vous Leur envoyez la moitié du matériel franco Reval ; et ce qui reste de votre boîte marchera sous le contrôle de Leur délégué. Comme je vous l'ai dit ce matin, Ils vous laissent jusqu'à minuit pour accepter ; sinon Ils s'adresseront en Italie. Dino Varchielli ne fera pas autant d'histoires que vous. Mettez-vous bien dans la tête que l'affaire n'est pas très intéressante pour Eux. Au revoir ! »

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