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Maintenant écoutez : ceci est un fait évident : Swedenborg n’a pas écrit une seule vérité neuve.

Et ceci en est un autre : il a écrit toutes les vieilles faussetés.

Et maintenant écoutez la raison : il conversait avec les Anges qui tous sont religieux, et ne conversait pas avec les Démons qui tous haïssent la Religion — car il en était incapable à cause de sa fatuité intellectuelle[1].

C’est ainsi que les écrits de Swedenborg ne sont qu’une récapitulation de toutes les opinions superficielles, et qu’une analyse des opinions les plus sublimes ; rien de plus.

Voici maintenant un autre fait évident : n’importe quel homme au talent mécanique peut, s’aidant des écrits de Paracelse ou de Jacob Boehme, produire dix mille volumes de valeur égale à ceux de Swedenborg, et s’aidant de ceux de Dante ou de Shakespeare des volumes en nombre infini.

Mais après qu’il aura fait cela, qu’il ne vienne pas se dire qu’il en sait plus que son maître, car simplement il tient une chandelle en plein midi.

VISION MÉMORABLE


Un jour, je vis un démon dans une flamme de feu, qui surgit devant un Ange assis sur un nuage ; et le démon dit ces mots :

« Le culte de Dieu est de rendre honneur à ses dons dans d’autres hommes, à chacun selon son génie, aux plus grands le meilleur amour. Envier ou calomnier les grands hommes, c’est haïr Dieu, car il n’est pas d’autre Dieu. »

L’ange en entendant ces mots, devint presque bleu ; mais se

  1. Ou peut-être : à cause de ses opinions préconçues (conceited notions).