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une Française a fait Maman, Dotidou, Joujou, Dodo, etc.
On me dit que les femmes écrivent beaucoup cette année. Certains s'en plaignent, mais les hommes aussi écrivent beau- coup ! Sans doute la plume de Colette, la lyre de Madame de Noailles ne peuvent être mises entre toutes ces mains qui changent souvent la forme de nos cœurs ; mais moi qui ne suis pas misogyne, quoi qu'on en dise, je regrette seulement que tant de femmes auteurs se connaissent mal et qu'elles veuillent écrire des œuvres «fortes», masculines, alors que le domaine de la sensibilité leur appartient et qu'elles le dédaignent. Le plaisir d'être homme n'est pas si grand, mesdames ! Pourquoi vouloir nous ressembler ? Pourquoi vouloir vous déguiser en écrivant, changer de sexe ? Je n'aime point qu'une Amazone monte Pégase à califourchon. Les cordes de vos lyres doivent être sensibles, mesdames, permettez-moi ce conseil. N'entendez- vous plus la voix mélodieuse de cette grande sœur de Verlaine, la pauvre Marceline, la triste Valmore dont on va publier un album de souvenirs ?
On a publié aussi le « Journal » de Marie Lenéru ; la sévère jeune fille qui, à vingt ans, écrivit un essai sur Saint-Just, la pauvre sourde et muette, la prisonnière du silence.
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��Chacun prend son plaisir où il le trouve, mais j'en connais certains qui ne le prennent jamais et le cherchent toujours. On fonde toujours de nouvelles revues sans intérêt. On fait tou- jours des enquêtes sans conséquence. Une petite revue récem- ment reparue demande à ses lecteurs :
— Que faites-vous quand vous êtes seul ?
Les grands journaux se renseignent sur la jeune Poésie. Un monsieur voudrait savoir ce que pense la jeunesse d'aujour- d'hui. De jeunes poètes songent au théâtre, de vieux drama- turges songent à la poésie. Le soleil du printemps n'a pas fait éclore de nouveaux génies. Le Parnasse est calme.
GEORGES GABORY
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