LE CAMARADE INFIDELE 7II
que je ne leur échappe... Vous seul ne m'avez pas trompée... Il murmure entre ses dents :
— Qu'en savez-vous ?
De la tête ellefait signe qu'elle sait bien que non ; et à bout de force, elle répète ce geste comme pour empêcher que Vernois n'insiste. Mais à l'entrée du village en ruines, où déjà la voiture est en vue, elle reprend très bas :
— Croyez-vous que vos pauvres ruses n'étaient pas transparentes... Ce n'est pas votre faute... si mon mari...
Il dit:
— Je ne vous ai conduite ici que pour vous contraindre à lui pardonner.
Alors elle le regarde bien droit et dit avec désolation :
— Comment ne voyez-vous pas... que cela m'est devenu facile ?
Elle étouffe un sanglot, très vite, car Antoine se rap- proche. Et tandis que le petit saute au cou de Vernois, elle fuit vers la voiture.
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��Ne fût-ce que par haine pour M. de Pontaubault; ne fût- ce que pour démontrer à Thomas la naïveté de ses conseils ; ne fût-ce que par cynisme et par dérision de lui-même, Vernois est revenu dès la semaine suivante ; et dans le fond d'une cour tranquille, il est satisfait de sonner à la porte de cette maison où il s'était promis de ne jamais péné- trer.
Clymène lit près d'une fenêtre ; elle ne l'entend pas entrer.
— C'est moi, dit-il; j'ai voulu vous montrer ce que valent mes résolutions.
Elle ne s'écrie pas. On dirait que la présence de Vernois ne la force qu'à peine à changer de pensée.
— J'avais tellement espéré, dit-elle...
Il lui baise les deux mains l'une après l'autre.
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