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NOTES 623

qui ne trouvera jamais de bons outils. » Je reviendrai sui; Ulysse ; comme article d'information et de pénétrante inter- prétation, je n'ai besoin que de renvoyer le lecteur à l'article de M. Larbaud qui a un goût et une connaissance de la litté- rature anglaise moderne que l'on ne rencontre que rarement même en Angleterre. Je me borne ici à signaler qu'une œuvre de l'importance d'Ulysse pose aux écrivains irlandais comme un- èritérium de style avglats. Il est évident qu'il ne saurait con- tinuer à y avoir trois critériums pour trois nations qui parlent la même langue; plus vaudront les écrivains dans les trois pays, et plus ils auront en commun. • ;

A une époque comme la nôtre, l'écrivain de second ordre, — celui qui produit des œuvres charmantes, intelligentes et distiinguées, ■ — doit surtorut être pris en considération dans k mesure oia ses œuvres se meuvent dans la même direction que celles des écrivains du premier rang et la flanquent. Cette période-ci n'est pas une période où nous puissions nous per- mettre de dire du bien de beaucoup d'ouvrages passables. Nous nous sentons aujourd'hui très abandonnés. Kipling (qui est devenu complètement l'équivalent anglais du pompier); Wells, Bennett, Chesterton, Shaw, sont séparés de nous par un gouifre ; dans leurs œuvres nous ne pouvons plus puiser de subsistance. En dépit de. notre admiration, ni James, ni Conrad ne sont très proches de nous. Ce n'est pas, ainsi qu'on le dit souvent, que la littérature anglaise ait toujours été une simple collection d'hommes de génie isolés et capricieux ; il y a eu une longue tradition qui part de Ben Jonson et qui à travers Dryden, va jusqu'à Samuel Johnson et peut-être même un peu au-delà ; il y a eu une autre traditioa qui part de Locke. La période actuelle est au contraire particulière par le iait de se rattacher si peu à la précédente : Walter Pater était un héritier d'Arnold et de Ruskin, et Wilde à son tour était un héritier de Pater. J'ai jugé que ces prolégomènes pourraient être utiles pour mieux saisir la signification des figures vraiment significatives de notre époque.

Pour terminer par quelques précisions, je citerai, comme exemple des vers américains contemporains les moins inté- ressants, la Modem American Poetry (Hartcourt et Barce, New- York). Je ne dois pas omettre de mentionner la publication

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