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NOTES 605

vie et des hommes, sur le don des formules tranchantes, la vulgarisation atteint à la hauteur de l'art, le récit documentaire se mue en drame, le manuel en création, le tract en roman.

Le Cantique des Cantiques porte, chez l'éditeur, le numéro d'oeuvre Douze. Depuis Marée Fraîche, Pierre Hamp s'est donné quelquefois licence de se distraire. De là sont sortis quelques livres précieux, ces Contes écrih dans le Nord, cette Vieille Histoire qu'il n'a publiée qu'en l'enveloppant d'excuses, et qui restera peut-être un de ses meilleurs ouvrages, enfin ces notes de guerre, ces trois volumes dont le premier est l'incomparable Travail Invincible, témoignage pathétique et sobre.

Douzième étape vers la réalisation d'un plan majestueux, pour- suivi avec une sorte d'âpreté, le Cantique des Cantiques vient à son tour et trahit une étrange fidélité aux influences qui ont naguère modelé l'miagination de l'écolier. Ce grand et fort roman nous ramène à la technique des débuts littéraires de Pierre Hamp, à celle de Marée Fraîche, — qui est aussi celle de l'Histoire d'une Bouchée de Pain.

. Mais le Pierre Hamp de 1922 est aussi devenu un homme avisé. Sa passion ne le mène plus sans qu'il la contrôle et la devance. Il a su choisir un thème habilement actuel.

Dans celte Europe d'après guerre, qui gambiilait avec la frénésie que vous vous rappelez, le parfum devait servir à dissimuler les suites naturelles et presque inévitables de la danse. Vous m'entendez assez. Pierre Hamp avait donc le choix, pour une étude, entre deux objets étroitement associés, la danse et son correctif.

Mais la danse n'est pas une industrie. Elle est, selon qu'on la regarde, un art ou un commerce. Or le commerce n'est pas à la taille des conceptions de Hamp, et l'art n'est pas, en soi, son sujet.

Le parfum est une industrie, et une industrie d'autant plus attirante qu'elle tient, par sa naissance, aux origines les plus fabuleuses de l'humanité. Aujourd'hui encore, elle participe à tous les étages de la civilisation. Elle tire ses essences des fleurs, dont les unes, comme la lavande, sont demandées aux procédés primitifs de la cueillette en montagne, les autres sont, comme la rose, sélectionnées d'après les recherches les plus savantes de l'horticulture et de la physiologie végétale.

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