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NOTES 497

M. Mauriac sur certaines articulations psychologiques de son récit (sur les motifs de la décision du père ; sur l'effet produit par la phrase de Nietzsche, etc..) Mais il me reste juste assez d'espace pour le louer de son évocation de la forêt de pins giron- dine et landaise, sous le soleil et sous la pluie, traversée de vols de palombes. benjamin crémieux

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AMAZONES, par Eugène Marsan (Les Amis d'Edouard).

Depuis une dizaine d'années les lecteurs du Divan et de plu- sieurs autres de ces petites revues — qui souvent plus que les grandes sont l'asile de la littérature — rencontraient des feuil- lets, détachés parfois du carnet d'un certain Sandricourt, mais portant tous la signature d'Eugène Marsan : naguère on en vit ici des extraits. Ce sont quelques-uns de ces feuillets que sous le titre à^Amaipnes Marsan réunit aujourd'hui en une plaquette de moins de cinquante pages.

«II y a dans le soin de placer les mots, quelque léger qu'il soit, une diversion qui trompe doucement les ennuis '. » Je ne serais pas surpris que cet aveu de Maurice de Guérin rendît souvent compte du sentiment qui se trouve à l'origine d'un recueil tel (\\xAma7j3nes, et qu'indirectement il en éclairât le charme. Diversion, — fuite dans l'attrait qui prévaut à tel point qu'il semble que ce soit à lui seul que l'auteur veuille devoir notre estime ; diversion qui donne à l'attitude la vaillance élé- gante d'un Fontenoy de l'esprit, — mais celui qui mène le com- bat ne s'en faitjaniais accroire ; par où il assure la partie. Impos- sible d'être plus délibéré que Marsan : tandis qu'on le lit on guette son refroidissement et le nôtre ; mais non, il esquive toute sécheresse. Là surtout réside sa grâce particulière.

Pour jamais ne se disjoindre du plaisir, le soin que Marsan apporte à son tracé n'en est que plus minutieux : la légèreté ici est toute dans le résultat. Les trois terres cuites de femmes — ma prédilection va à Leone ou la Philosophe — s'offusqueraient de tout autre commentaire que la phrase de Hamilton surGra- mont : « Il faisait bon l'écouter quand il faisait quelque récit ; mais il ne faisait pas bon se trouver en son chemin par la con-

I. Lettre de Maurice de Guérin à Barbey d'Aurevilly, 5 février 1838.

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