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NOTES 23^

dais engager ni la France certes, ni tel parti, ni même la A^. R. F.

CependantMonsieur J., dans h Revue Française, s'indigne : Qui suis-je ? Mandataire de quel groupe? — et précisément parceque je ne parlais qu'en mon nom propre, ma voix dit-il, n'a aucune importance, — de sorte que je ne comprends même pas pour- quoi il cherche à la couvrir. Entre temps, et pour plus de com- modité il nous annonce que Curtius, lui du moins, « vient de se convertir au catholicisme » — ce qui est faux,

Massis dans la Revue Universelle, pour mieux combattre Cur- tius, lui fait dire que le nationalisme français est moribond. — C'est faux. Curtius dit exactement le contraire.

De tels procédés de discussion, cette falsification de la pen- sée d'autrui (cet autrui fût-il un ennemi) discréditent la France et aident à l'aveugler ; et cela au moment où il lui importe le plus d'y voir clair, et d'être considérée. L'heure est très grave. Quelques esprits de bonne volonté (il en est. Dieu merci, des deux côtés du Rhin) pas trop ignorants de la question, tâchent, sans élever la voix, de discuter avec bonne foi, sans passion. Comme ils ne sont d'aucun parti, aussitôt contre eux tous les partis s'élèvent : « Vous n'avez pas qualité pour parler ».

Que vous cherchiez à discréditer et à falsifier ma pensée, peu importe ; si mon œuvre même ne sufiit pas à protester contre le camouflage, tant pis pour elle ; passons. Mais quand il s'agit d'un étranger aux écrits duquel le lecteur ne peut se reporter, la falsification me paraît beaucoup plus grave. Si je ne citais ces quelques lignes d'une lettre de Curtius ■, comment le lec- teur français pourrait-il savoir que M. Massis l'a trompé ?

« C'est une tâche bien ingrate, vous l'avez éprouvé vous- même, de vouloir introduire un peu de bon sens et de bonne foi dans les relations franco-allemandes... L'article de Massis est d'une incompréhension haineuse et préméditée. Il me fait dire que le nationalisme français est moribond. Eh ! je ne sais que trop que c'est le contraire qui est vrai. — J'aurais plaisir à me rencontrer avec des adversaires honnêtes, et je suis toujours prêt à apprendre. Mais je ne peux pas entrer en conversation avec des gens qui au lieu de critiquer, ne savent que dénigrer et fausser ».

I. La lettre est écrite eu français ; je ne traduis pas : je transcris.

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