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NOTES 227

POÈMES DE GUERRE et POÈMES EN PROSE, par Gérard Malîet, préface de Jmn-Lmiis Vaudoyer (Société lit- téraire de France).

La dernière année avant la guerre, par quelques notes, Gérard Mallet avait collaboré à la Nouvelle Revue française et il comptait apporter un concours de plus en plus régulier à cette revue dont il avait été un des premiers amis. Le volume de vers qu'a- vait imprimé la Presse Sainte-Catherine, Heures et Rêves, per- met à ceux qui furent ses familiers de retrouver sa loyauté, son goût de la méditation et cette pudeur sentimentale qui était un de ses traits dominants. La plaquette où sont réunis ses der- niers vers et celle qui comprend une série d'essais en prose con- tribueront à mieux éclairer sa figure où une sorte de candeur mettait à la fois de la fraîcheur et de la gravité. Mais la réserve qui lui rendait toute expansion si difficile empêche trop souvent, ici encore, de deviner quelle chaleur de cœur se cachait en lui. Seuls ceux qui l'ont connu le sauront.

Il eût sans doute souhaité recevoir à cette place, pour toute louange, celles que lui décerne sa dernière citation : « Bien qu'appartenant à l'armée territoriale par son âge, a servi depuis le début de la campagne dans un régiment actif. Aussi brave que modeste, a toujours été un modèle de dévouement et d'énergie, possédant au plus haut point l'idée du devoir. Offi- cier informateur dans un régiment américain, pendant les com- bats du 1 1 juillet au 7 août 191 8, a fait preuve d'un courage intrépide et d'un merveilleux esprit de sacrifice. » S'attachant à sa tâche de sous-officier d'infanterie, il s'était en effet donné à la guerre avec une abnégation patiente et lucide, aussi enne- mi du panache que de la faveur, refusant jusqu'à la fin d'accep- ter un poste moins exposé,

Dans Vexaltatiûn toujours neuve et robuste Du respect reconquis dans cette guerre juste.

Jean-Louis Vaudoyer écrit, dans une préface émue : « La conscience militaire de Mallet se lisait dans ses yeux, dans sa démarche, dans l'attitude confiante et modestement résolue de tout son corps. Pourtant son sourire, un peu tiré, parfois un peu nerveux, découvrait tout à coup la pure volupté du sacri-

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