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NOTES 223

LA POÉSIE

LA DANSE MACABRE (Bi-bliothèque du Hérisson, Malfère, édit.); LA GUIRLANDE A L'ÉPOUSÉE {Id.) ; JONCHÉE DE FLEURS SUR LE PAVÉ DU ROI par

Fagus (Nouv. Librairie Nationale).

M. Fagus, dès la publication de son poème Ixion (1903), a marqué sa volonté de composer une œuvre cyclique, de dimen- sions assez amples pour contenir un monde de visions, de sen- timents et d'idées. L'ar2:ument orénéral de son œuvre encore inachevée nous est donné dans l'avis au lecteur qui précède la Danse macabre : « Stat Crux dum volvitur Orbis». Les inten- tions du poète ainsi définies, il y a lieu d'observer qu'il s'est accordé les plusgrandes libertés dans la composition, jusqu'à faire rentrer, de gré ou de force, dans le cadre de cette vaste épopée, des pièces qui n'ont trait que fort indirectement au dessein primitif.

Le héros de ce poème semble être le pécheur, l'homme en proie à ses appétits, que la grâce divine vient toucher au bord de l'abîme. La danse macabre est en somme une sorte de « Grande Tentation ». C'est assez dire que la conduite du poème rappelle un peu celle des revues à grand spectacle qu'on voit dans les music-halls : Défilés d'amants célèbres, de fantoches fameux, d'illustres criminels, avec Don Juan, l'inévitable com- père. Cette comparaison ne saurait déplaire à M. Fagus, qui entend user de toutes les formes poétiques, même les plus décriées et qui fait difficilement des vers de mirliton :

... Petite hétaïre Qu'un soir je cueillis, Quels mots sauront dire Quel bien tu me fis ? Ta caresse étrange Fait crier : Asse^ Coquine, cher ange Tu m'as terrassé !...

L'auteur nous confie, du reste, qu'il a écrit cette danse macabre « dans l'arrière-pensée d'une glose musicale ». Si je comprends cette arrière -pensée, il s'agit bien d'adapter

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