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NOTES 22 1

��JACOB COW LE PIRATE OU SI LES MOTS SONT DES SIGNES, par Jean Paulhan (Au Sans Pareil).

Le livret de M. Jean Paulhan présente sous une forme ellip- tique des idées fort justes sur les rapports de la pensée et du lan- gage. Il est dédié à M. Paul Valéry ; nous y retrouvons certaines manières de parler que celui-ci avait cultivées au contact de Mallarmé, et qui servent excellemment à serrer le contour et à épouser les méandres de la réflexion la plus mobile. Il pourrait l'être aussi à M. Bergson, car il se propose de montrer que nous parlons, non par signes de ce que nous pensons, mais par un mouvement dont le signe est tantôt l'arrêt, tantôt le point de départ. De même nous ne pensons pas par images. Ce que nous croyons dans l'image réalité positive est défaillance, ou déficience. M. Paulhan le montre par des exemples ingénieux. Son livret soulève d'ailleurs plus de questions qu'il n'en résout : ce sont des notes provisoires en vue d'une théorie du mot et de l'image. Il serait à souhaiter qu'il les développât.

ALBERT THIBAUDET

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��LES PRÉLUDES, par Octave Mans (Robert Sand, Bruxelles).

Un roman, certes non ; plutôt des souvenirs, à peine trans- posés. Les impressions d'art, comme le pèlerinage à Bayreuth, y tiennent la haute et importante place qui convenait, à cette époque où le roi fou présidait encore l'assemblée des spectateurs en état de grâce, l'époque où Wagner vivait. Tel qu'il se présente, un recueil charmant, d'une sensibilité déjà lointaine de la nôtre, mais qui se fait bien comprendre, d'un style plus proche peut-être de la causerie que de l'écriture, mais qui ne gêne pas.

Octave Maus exerçait, en Belgique, une considérable influence personnelle, dans le domaine des arts, et son eff"ort appelle la sympathie. Il entendait, il aimait les lettres, la musique, les arts français : son admiration pour Wagner ne l'égarait pas. Il restait maître de son choix. Il eut le loisir de dire ses goûts et

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