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passe et le dévisage. Il a un jeune chien qui vient à Roland et se frotte, dressé, à la jambe droite de son pantalon.

Marceline tire les vers du nez à Lina, moyennant une surprise et des caresses dans le dos.

« Il a des cheveux en feu sur le bide et c’est doux comme du quinquina. »

Après tout, cette enfant l’a vu comme tout le monde. A six ans, déjà menteuse, tu n’as pas honte. Lina pleure.

Par deux portes, Marceline et Roland entrent à l’église, le seul endroit frais du pays. Il est deux heures. Un même mensonge les mène au même bénitier. Le hasard emmêle un peu leurs doigts et les démêle. Pendant une heure, ils se regarderont en dessous, seuls, sans bouger. Puis Roland s’agitera doucement.

Marceline alors sort de l’église.

Au retour, dans son grenier, Roland trouve Marceline. « Nous avons un secret chacun. » Elle ne sait que dire cela, et cette parenté suffisante, nous sommes collègues, explique sa présence, sa volonté très simple.

Il n’y a qu’une chose qu’ils ne s’avouent pas, un autre lien plus fort, une communauté de désir : tous deux pen- sent au même homme roux, et blanc comme une laitue.

Mon secret, c’est que Thomas avant toi, l’année dernière, elle se tait. Il n’est pas déçu, il la méprise. Elle ne saura jamais le secret de Roland, ce n’était pas la peine d’avoir toutes ces complaisances. Elle a un peu de paille partout. Ces greniers. Roland la chasse.

Il est seul. Il va essayer de retrouver ses plaisirs innocents. Il ne veut pas que cette femme compte.