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NOTES 95

le sait : au^jsi son récit abonde-t-il en traits relatifs aux agents- de liaison. Sans doute est-il complet sur ce chapitre, et c'est le seul oii il soit loisible de l'être, car les avatars des porteurs d'or- dre, qui circulent d'un échelon de commandement à un autre^ sont toujours connus et gardés aux archives.

Mais sur l'évolution et l'issue du combat combien d'autres- « infiniment petits » influent autant que les porteurs d'ordres l Et ce sont précisément ceux-là qui sont au cœur du combat, qui forment le tissu même du combat et qu'on ne peut atteindre. On ne peut les atteindre pour toutes sortes de raisons : parfois parce que les acteurs sont morts ; parfois parce que les comptes- rendus sont truqués, souvent parce que les acteurs eux-mêmes ont accompli sans s'en apercevoir un acte décisif.

Il faudrait des pages pour démontrer l'invraisemblance de- bien des détails du combat du 20 septembre tel que le rapporte Clermont. Constatons simplement qu'on y use de la baïonnette- d'une façon bien continue et qu'on y agit avec une continuité surprenante, alors que les hôpitaux ont soigné un nombre insi- gnifiant de blessures par arme blanche et qu'un combat se compose surtout pour la troupe d'interminables attentes.

La narration d'Emile Clermont n'en est pas moins de premier ordre. Pour chaque phase, il définit les quatre éléments essen- tiels : le terrain, l'état-major, les officiers de troupe, les soldats.. Et s'il ne parvient pas à conter le combat, il en fournit l'atmos- phère. Son Pfli,ya^f t/f /'^^w/t' est un document psychologique d'une vérité totale sur l'état d'âme des chefs et de la troupe après- la Marne.

Quant au style, il est parfait de simplicité, de netteté et d'ai- sance. Son grand air de ressemblance avec celui des Mémoires de Marbot surprend : il serait curieux de savoir si Clermont a pratiqué Marbot avant de rédiger son récit, ou bien s'il n'y a là que rencontre fortuite. benjamin crémieux

... MAIS L'ART EST DIFFICILE (IP série), ^^r Jacques Bouleiiger (Plon-Nourrit).

K Comme une fable est plus intéressante que sa morale, en critique les considérants sont plus intéressants que la sentence », déclare M. Jacques Boulenger dans sa préface, page xii. Décla-

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