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— Garde… à vous… Apprêtez… armes En joue… Feu…

Farquhar plongea — plongea aussi profondément qu’il le put. L’eau mugit à ses oreilles comme la voix du Niagara, et cependant il entendit le tonnerre assourdi de la décharge et, s’élevant de nouveau vers la surface, il rencontra des morceaux de métal brillants, singulièrement aplatis, oscillant lentement dans leur descente. Plusieurs d’entre eux touchèrent son visage et ses mains, puis glissèrent, continuant leur chute. L’un se logea entre son col et sa peau ; comme il le brûlait, il l’arracha.

En s’élevant de nouveau à la surface, la bouche ouverte pour respirer, il vit qu’il était resté longtemps en plongée ; il était perceptiblement plus loin dans le courant et plus près du salut. Les soldats avaient presque fini de recharger leurs armes ; les baguettes de métal brillèrent toutes à la fois dans le soleil lorsqu’elles furent retirées des canons des fusils, retournées en l’air et enfoncées dans leurs douilles. Les deux sentinelles tirèrent encore une fois, séparément et sans résultat.

L’homme aux abois vit tout cela par-dessus son épaule ; il nageait à présent avec vigueur dans le sens du courant. Son cerveau était aussi fort que ses bras et ses jambes ; il pensait avec la rapidité de l’éclair.

— L’officier, raisonna-t-il, ne commettra pas une deuxième fois cette erreur de blanc-bec. Il n’est pas plus difficile d’éviter un seul coup de feu qu’une décharge. Il a probablement donné l’ordre à présent, de tirer à volonté. Que Dieu m’aide, je ne puis les éviter tous !

Un éclaboussement jaillit à deux yards de lui, suivi par un son violent, tumultueux, décroissant, qui parut retourner au fort et y mourir dans une explosion dont la rivière elle-même fut agitée dans ses profondeurs. Une nappe d’eau jaillit, se recourbant sur lui, tomba sur lui, l’aveugla, l’étouffa. Le canon s’était mis de la partie. Comme le fugitif secouait sa tête après la commotion, il entendit le