628 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
O vous, profondeur triomphale, J'insiste encor, vous le voye^ ! vous, trop aimable surface. Comment fait-on pour se noyer ?
A travers des subtilités un peu confuses on découvre une sensibilité vraie, et parmi les souvenirs de Laforgue et de Mallarmé un instinct du r3'thme, un goût de la mélodie « carrée » qui paraissent bien être, pour le moment, l'indice d'un esprit rebelle aux attitudes systématiques, qu'on apprend par correspondance, dans les revues spéciales qui propagent en pays étrangers les bobards de terrasse du café de Dôme.
Il serait curieux de voir les poètes, après maints et maints détours dans le labyrinthe où Rimbaud les enferma, s'engager à la suite des musiciens, dans une voie plus aisée, cordiale, fami- lière, plaisante,
a Mais alors, dit l'autre, le formidable spectacle- de -la- vie - moderne....» — Justement il y a les faits-divers des quoti- diens. Des poètes ont réuni quelques pastiches assez gentils, mais c'est toujours un peu trop subjectif. L'art pour l'art se réfugie dans les journaux. roger. allard
��LE ROMAN
L'ENTREPRENEUR D'ILLUMINATIONS, par André Salmon. (Editions de Nouvelle Revue Française).
A l'annonce de V Entrepreneur d'Illuminations, je crus que le poète du Calumet allait faire revivre quelques figures singulières du Romantisme et des dernières années du Symbolisme. Je crus, dis-je, sur la foi du titre, qu'il opposait une critique d'amour aux satires forcenées de l'Entrepreneur de Démolitions, et je voyais André Salmon éclairant d'un candélabre impres- sionnant la tête de Pétrus Borel, coiffée du bonnet de galérien de sa lithographie ; celle de Gérard de Nerval, enfoncée jus- qu'aux pommettes dans le haut-de-forme de son suicide ou de son assassinat ; celle d'un Baudelaire aux yeux fixes ; celle de Tristan Corbière, modelée par la phtisie, et celle d'Alfred Jarry, sortant d'un jabot fripé. Pour tout dire, je savourais à l'avance un étrange malaise, comme si j'eusse dû assister à quelque
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