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578 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��SCENE II

Benoit, sous une charge de filets mouillés. — Tu aurais bien pu m'aider. {Jetant à terre son fardeau) Deux déchi- rures par où je pourrais passer la tête.

Lazare. — Tu as rencontré le nouveau ?

Benoit. — Qui ça ?

Lazare. — Celui qu'on vient de nous amener. Voilà son sac.

Benoit. — Ah ! on s'est décidé à nous donner de l'aide... Ce n'est pas trop tôt. Qui est-ce ?

Lazare. — D'abord je l'ai pris pour je ne sais pas qui, pour un ensorcelé ou pour un pape. Mais je peux bien te dire que c'est un pas grand'chose. Il m'a cassé ma meilleure flûte.

Benoit. — Où est-il ?

Lazare. — Il est ailé à ta rencontre.

Benoit. — Il me connaît donc ?

Lazare. — Il a demandé si c'est bien toi qui as une marque en travers de la main.

Benoit. — Qu'est-ce que ça peut lui faire ?

Lazare. — Et un tas d'autres choses : si tu parles en dormant, ce que tu racontes couché sur ton ventre, et le nom de tes demoiselles.

Benoit, atterré. — Un grand bouffi ?... Césaire !... (s' affolant) Il hlhit m'avertir tout de suite!... où est-il... Tu diras que tu ne m'as pas vu revenir... (Il ouvre un tiroir précipitamment, y prend une bourse, des papiers.)

Lazare. — Où veux-tu aller ?

Benoit. — Je ne reste pas ici... Ce n'est pas un homme auquel il faille avoir affaire...

Lazare. — Tu ne peux pas traverser, le courant remonte.

Benoit. — J'aime mieux le courant et les Roches plates qu'un tête à tête avec Césaire... Dire qu'un jour j'aurais pu

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