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542 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

à deux ou trois riches prétendants ! Pas sentimental^ le dia- logue : juste la situation. Les autres ? Il faut que je les revoie. Voir ce que Lucien savait et pensait des femmes, et comment tout cela lui apparaissait. Sûrement je comprendrais beau- coup mieux à présent. Je vais peut être avoir de grandes surprises : trouver Inga et Romana dans quelque coin du livre. Il sera sans doute à la Bibliothèque Fabre : l'amant de l'Albany devait avoir un Lucien. J'irai demain matin. Je cherchais justement ce que je lirais maintenant que j'ai fini « Les Nourritures Terrestres ». L'Albany... Elles n'en finissent plus. En train d'écrire, peut-être, aux amis et admirateurs niçois. Et Fabre : cet homme jeune dans cet illustre vieux ménage. Mais Alfieri savait-il ? Indifférent peut-être. Tenant à ses habitudes et, pour le monde, la nécessité de continuer à être le Poète amant d'une Reine. Et toute cette histoire qui finit à Montpellier. Oh, oui, indifférent. Ses promenades, seul, le soir, au bord de l'Arno, ruminant les vers d'Homère. Pieno il capo... Et des rhu- matismes aussi, probablement. La chute du jour. La pauvre gloire humaine. Pas la peine d'essayer. L'oubli complet, moins triste. Ou alors, quand notre intérêt matériel y est engagé. Comme dans le cas d'Inga. Elle oui. Elle se le doit. Oh, j'en serais content et fier. Grande vedette. Le cliché s'appliquerait très bien à elle ; rien à y changer : « Le suc- cès, l'argent, les... » Ah, enfin, les voilà. Quelle lenteur ! La rose et le laurier. « Belle », comme disent les gamins à la sortie de la messe, le dimanche, dans les petites villes d'Ita- lie. Belle. Si celle à qui je pense les voyait ? Si elle savait. Si...

��Addio, cari villani. Notre formule d'adieu aura retenti aussi sur le quai de la gare de Montpellier. Elle avait dû prévenir Romana : Au moment où le train partira nous

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