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AMANTS, HEUREUX AMANTS...

��To James Joyce my friend, aiid the only hegeticr of the Jonii I hâve adopied hi thîs pièce of luriting. V. L.

Amants, heureux amants...

La Fontaine (Fables, IX, 2.)

Des flots et de Palavas-les-Flots le soleil qui vient tout droit jaillit à travers les lames de la persienne ; c'est bon, de pouvoir laisser la fenêtre ouverte toute la nuit, à ce commencement de novembre. Les bouteilles et les coupes sur la table et sur le guéridon, la bouteille encore bouchée, dans le seau à glace ; ce désordre. Et la porte ouverte qui tous ces derniers jours était verrouillée. Elles dorment encore. Tant mieux. J'aime me sentir seul à cette heure la plus fraîche et la plus solitaire ; la plus, de toutes, lucide. Elle réduit à leurs justes proportions toutes ces histoires de... Bon, de se retrouver soi-même, l'esprit net et tran- quille, désabusé, après la confusion et le délire. Ne pas bouger. Mais non. J'irai. Les regarder dormir. Douce- ment; pourvu que le chien de Cerri ne se mette pas à abover, Zitto, zitto. Il m'a vu et reste couché sur le fauteuil. M'étendre sur le canapé ; retourner ce coussin ; ce galon me gêne ; ornements ; il n'y en aura pas de l'autre côté. Horrible, le toucher du velours. Au réveil et jus- qu'après le bain on ne devrait avoir de contact qu'avec de la toile. D'ici, je les vois assez bien. Sommeil au Cham- pagne. L'oreiller me cache leur figure. Les boucles blondes près des lanières bleu-noir, et le bras brun et lourd de

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