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LES RAPPORTS INTELLECTUELS

ENTRE

LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE

��Nombre d'esprits, et des meilleurs — je veux dire : des- plus français — commencent à envisager d'un autre œil la question des relations intellectuelles avec l'Allemagne. Ils commencent à admettre que ces relations puissent être- reprises ; et de là à penser qu'elles doivent être reprises,, il n'y a qu'un pas ; que certains ont déjà franchi (et tout ce que je vais dire ici ne paraît déjà plus bien, hardi à personne) ; certains ont même pensé qu'il ne pouvait y avoir qu'avantage pour la France à les reprendre, et à les reprendre au plus tôt. Il paraît à ceux-ci que l'ignorance est toujours une cause d'erreurs, et que de toutes les igno- rances, celle de l'ennemi est la pire ; que cet isolement où l'on prétend parfois maintenir l'Allemagne, pourrait bien en fin de compte se retourner contre nous ; que ne pas regarder n'a jamais empêché d'être vu et que ce jeu d'autruche était un jeu de dupe, qui conférait à l'Allemagne tout l'avantage dont nous nous départions du même coup.. A détourner ses regards du voisin, sous couleur de le tenir en pénitence, à se refuser de considérer ses découvertes et ses progrès, notre seule vanité trouve son compte. Il est pour les peuples, aussi bien que pour les individus, une infatuation, une sorte de suffisance qui ne va pas sans niaiserie et que fatalement un arrêt de développement accompagne, c'est-à-dire la décadence. Les lendemains de

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