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LES VOIX A LA FONTAINE

��Fous souvient-il de moi, dites, qui vins ?7i asseoir

Au seuil hospitalier de la maison, un soir

Déjà lointain, un soir de noces au village ?

Je restais là, perdu sous l'invisible otnbrage

Que les noyers obscurs ajoutaient à la nuit.

Je voyais du dehors, d'un pas léger, sans bruit.

Au travers de la salle et sur la galerie.

De beaux jeunes garçons qui, l'oreille fleurie

De basilic, de menthe et de souci doré.

Leur tablier de fête à la taille serré.

Souples, distribuaient les sei-viettes laineuses.

Les corbeilles de pain et les cruches vineuses.

La danse balançait son rythme et sa lenteur ;

Et je me complaisais à l'amère douceur

De n'être auprès de vous quun étranger qui passe,

Sans oser de moi-mêine à vos jeux prendre place,

Ni pouvoir contenter ce timide désir

Qui inalgré nous s'éveille, et voudrait retenir

Sa pointe et sa langueur dans notre âme naissantes.

Lorsque d'en bas un chœur de voix adolescentes

Eleva jusqu'à moi sa confuse fraîcheur

Aussi vague que l'onde errante ou la rumeur

Que le soupir du vent tisse aux feuilles du tremble.

C'était les jeunes gens et les filles ensemble

Qu'un même âge et l'amour l'un à l'autre accouplaient,

Qui descendaient à la fontaine, et s'en allaient

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