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3.J2 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

NOTES SUR MÉRIMÉE, par Charles Du Bos (Crès).

Cet essai très fouillé et très aigu avait été fort remarqué lors- qu'il avait paru dans une revue. M. Du Bos s'est efforcé de pénétrer au foyer même de la conscience et de l'intelligence de Mérimée, dont la place demeure encore assez discutée. La pos- térité le rangera-t-elle, comme paraît l'y inviter M. Du Bos, à côté de Stendhal ? En tout cas Stendhal et lui ne sauraient se nuire. Ils se mettent en valeur l'un par l'autre. Ils apparaîtront, à des rangs probablement différents, comme deux espèces d'un genre, déposé par le courant et la tradition du xviii« siècle. La question du style de Mérimée serait à discuter. L'auteur qui écrivit la préface des Nouvelles Lettres à une Incomnie, Blaze de Bury, dit que la grande différence entre Stendhal et Mérimée est que le premier n'a pas de st}'le tandis que le second en a un. Croit-il ? Qu'on vous lise au hasard une demi-page de Stendhal et vous reconnaîtrez l'auteur. Reconnaîtriez-vous une page de Mérimée ? Ce n'est pas là, je le sais, une pierre de touche absolue ; mais le problème reste posé.

��ALBERT THIBAUDET

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��VICTOR HUGO, par Mary DucJaiix (London, Cons- table).

Madame Mary Duclaux, outre plusieurs essais, nous avait donné en français une étude charmante sur Froissart. C'est en anglais qu'elle a écrit son Victor Hugo dans la collection des Makers of the nineteenth century . La biographie, copieuse et pit- toresque, y est plus développée que la critique littéraire. Peut- être souhaiterait-on que l'auteur se fût tenue en garde contre les puissances d'illusion qui débordaient de Hugo, s'imposaient à lui et autour de lui, et que, sans tomber dans les mesquineries d'antichambre, elle eût davantage corrigé le témoignage des écrits autobiographiques du poète et de sa femme par les livres de M. Biré. Mais après tout il ne faut pas nous plaindre que le grand poète ne soit pas présenté au public anglais par le petit bout de la lorgnette. Si Hugo avait des petitesses de détail, il n'était, dans l'ensemble, pas plus mesquin qu'un Louis XIV et il a rayonné comme lui puissamment, égoïs- tement, sereinement.

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