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Vois comme, ici, la soif des cinq sens est étanchée ; les trois formes de la misère ne sont plus.

Kabir dit : « C’est le Sport de l’Inaccessible ; regardez en dedans et voyez comme les rayons de lune du Dieu caché brillent en vous ! »


Là bat le rythme de la vie et de la mort.

Là jaillissent les ravissements. Tout l’espace est radiant de lumière.

Là, une musique mystérieuse se fait entendre. C’est la musique de l’amour des trois mondes.

Là brûlent les millions de lampes du soleil et de la lune.

Là le tambour bat et l'amoureux s’amuse sur une escarpolette.

Là les chansons amoureuses résonnent de toutes parts et la lumière pleut en ondées ; et l’adorateur goûte avec ravissement au céleste nectar.

Regardez la vie et la mort : il n’y a plus de séparation entre elles. Telles la main gauche et la main droite sont elles-mêmes et pareilles.

Kabir dit : « L’homme sage restera muet ; car cette vérité ne peut se trouver ni dans les livres ni dans les Védas. »


J’ai pris place dans l’harmonieux équilibre de l’Un.

J’ai bu la coupe de l’ineffable.

J’ai trouvé la clef du mystère.

J’ai atteint la racine de l’Union.

Voyageant sans chemin je suis arrivé au pays sans douleur ; très doucement la grâce du Grand Seigneur est descendue sur moi.

On chante le Dieu infini comme s’il était inaccessible ; mais, moi, dans mes méditations, sans mes yeux, je L’ai vu.

C’est bien le pays sans souffrances et personne ne connaît le chemin qui y mène.

Seul, celui qui est sur ce chemin est allé au delà de la région des douleurs.