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NOTES 251

dans La Revue de France, où elles sont suivies par un nom- breux public. Elles out en effet le grand mérite d'être pleines de substance et de n'être pas ennuyeuses. Il y a encore ceci, que Fernand Vandérem y parle de tout ce qui se publie d'intéressant, de telle sorte qu'elles sont véritablement un miroir des lettres françaises, et qu'elles en présentent l'his- toire à mesure qu'elle se fait. Surtout, il ne craint pas d'entre- tenir le grand public d'œuvres dont les tendances sont souvent très éloignées des tendances que représentent les œuvres avec lesquelles ce grand public est depuis longtemps familiarisé, ni de prononcer des noms qui lui sont inconnus. Précisément, il use de l'autorité de son nom et du crédit qu'il a auprès de lui pour lui faire connaître des œu\Tes et des écrivains que la critique officielle passe volontiers sous silence ou qu'elle tient à consi- dérer comme inexistants (songez à Baudelaire si énergiquement et avec tant de constance nié par Faguet) ou à propos desquels elle prononce les mots de « petite chapelle ». Il se trouve justement que, par la suite, ce sont ces « écrivains de petites chapelles » qui deviennent des classiques, tandis que les autres sont oubliés ; c'est parce qu'ils étaient difficiles que peu de gens les comprenaient, au début ; et tous les écrivains qui ont laissé des œuvres durables ont été difficiles (on les« explique «encore dans les collèges et sur les bancs des Universités.) Il est curieux de constater qu'en tout temps la critique a beaucoup fait pour compliquer le malentendu, et pour rendre l'auteur difficile encore moins accessible aux lecteurs de bonne volonté ! Aussi on est heureux de penser que les écrivains et poètes contem- porains, même les plus récents, même ceux qui passent pour les plus « ésotériques », ont trouvé en Fernand Vandérem un introducteur qui les explique et les commente avec intelligence. Une seule chose manque à ces volumes : un index, qui serait utile à la fois aux lecteurs actuels et aux futurs historiens de la littérature française. Et puis, il sera amusant de voir, dans cinquante ans d'ici, les noms oubliés et ceux qui ont sur- vécu. VALERY LARBAUD

M. PAUL SOUDAY ET LA POLITIQUE.

Un bon point à M. Paul Souday ? Taquiné par M. Vandérem,

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