Page:NRF 17.djvu/218

Cette page n’a pas encore été corrigée

212 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

peut ficF ! — Si que je rentrais ! — les suavemarimagnismes, etc..) lassent par leur répétition impitoyable.

Le livre n'en est pas moins précieux. Jamais sans doute, on n'a peint avec autant de sincérité l'insincérité foncière de la ving- tième année envers la vie, soi-même, les amis, les femmes. Ce n'est pas un grand livre, c'est un livre charmant et vrai. A le relire après Sous l'œil des Barbares, on éprouve la même impres- sion de détente qu'en ouvrant un Dangeau ou un Tallemant après un Saint-Simon.

BENJAMIN CRÉMIEUX

��* *

��MARIA CHAPDELAINE, par Louis Hémon (Les Cahiers verts).

N'est-il pas possible d'organiser une sorte de publication qui respecte les libertés mieux que ne le fait la revue, qui indique cer- taines affinités mieux que ne le fait le livre, qui ne mutile pas l'œuvre comme fait la revue, qui ne lui impose pas un format monotone comme fait le livre ? A vrai dire, le modèle d'une telle publication existe : les Cahiers de la Quin:(aine de Charles Péguy l'ont donné. Sans doute, ce que Charles Péguy faisait, nul ne peut le refaire. Mais à côté de son idée, de son travail d'homme de lettres, il y avait son idée, son travail d'éditeur passionné pour les lettres. Cette idée, ce travail ne peuvent-ils être repris ?

C'est en ces termes que M. Daniel Halévy explique les raisons pour lesquelles il crée ses Cahiers Verts. La forme traditionnelle de la revue « qui débite les essais et les contes en coupures étroites » n'est en effet défendable qu'en raison des chroniques, des notes critiques ou de l'information. S'il s'agit de publier uniquement des œuvres, le morcellement, la juxtaposition arbitraire sont des usages assez barbares qu'il est bon — osons le dire ici-même — de battre en brèche chaque fois qu'on le peut. La formule des Cahiers de la Quin- zaine était heureuse et il faut se réjouir que M. Daniel Halévy l'ait reprise. Mais, dès leur premier fascicule, les Cahiers Verts nous offrent mieux qu'une formule, car Maria Chapdelaine est un excellent récit.

Ce roman rustique est une sobre peinture de la vie que mène une famille de cultivateurs dans le nord du pays, là

�� �