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PETITE CANTATE SUR l'aBSEXCE DE MARIE LAURENCIN 165

Le plus tendre soupir mêle A son trille aérien. voix claire, ô source pure, Notre âme de sa souillure Se lave dans ton cristal Et ton ingénu prestige Suscite en nous le vestige De l'antique Eden natal.

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Fermons les yeux et que sous ma paupière close S'égrène le collier charmant du souvenir... Elle est au clavecin, elle cueille une rose. Elle peint et ses doigts magiques font jaillir Mille papillons d'or, mille tendres chimères Et ton souris, Psyché, sur les lèvres amères D'avoir pressé leur beau désir.

Ah ! quelle imprudence étrange Me fait suivre le dessin De souffler telle louange Dans mon indocte buccin, Quand il n'est d'aucune lyre Dont fit les échos bruire Un doigt chéri d'Apollon Son qui dans notre âme esclave Ne provoque la suave Résonnance de son nom !

Hors de la flûte inégale Rien ne vola de t:,uchant Qui vers elle ne s'exhale ; A toute strophe, à tout chant Son image se marie, De Ronsard c'est la MARIE,

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