128 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
être un peu trop de politesse, et peut-être une politesse un peu trop intéressée, quand les lauriers que je célèbre sont brodés sur des parements. Je ne sais pas au juste comment votre collaborateur entend intéressée. Permettez-moi, en tout cas, d'être surpris de trouver de si offensantes appréciations dans la Nouvelle Revue Française. Elles ne sont pas propres à me faire i-egretter une politesse que M. Martin-Chauffier me reproche, et que je luL souhaite.
J'ai consacré lo pages de ...Mais l'art est difficile! à examiner l'œuvre de M. René Boylesve, de l'Académie française. Voilà pour les «parements brodés». Dans les 250 autres, j'ai étudié des romanciers qui ne sont pas académiciens, mais dont peu valent l'auteur de la Becquée, de Mon Amour et du Meilleur Ami. Je n'aurais pas cru qu'il suffît d'avoir parlé d'un tel écrivain pour se voir accusé par la Nouvelle Revue Française de vénalité ou d'on ne sait quels calculs. Mais je me demande avec curio- sité ce que dira votre M. Martin-Chauffier lorsque certains de ses collaborateurs, plus illustres que lui, seront à leur tour de cette compagnie qu'il juge si méprisable...
En vous demandant d'insérer cette protestation, je vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de mes senti- ments les plus distingués.
Jacques Boulenger.
Nous regrettons d'avoir « offensé » M. Jacques Boulanger, mais aussi que son irritation lui fasse prendre un ton si vif pour répondre à un critique dont tous nos lecteurs ont pu apprécier, et dans la note même ici incriminée, la pondération et la courtoisie.
Nous tenons également à faire remarquer, dans le seul intérêt de la vérité, que M. Jacques Boulenger, sous l'effet de la mauvaise humeur, impute à notre collaborateur un mépris de l'Académie et des Acadé- miciens, qu'aucune phrase de sa note, ni explicitement, ni même implicitement, ne suggère.
Décidément, aujourd'hui, plus encore que l'art, la critique est diffi- cile. J. R.
��LE GERANT : GASTON GALUMARD. ABBEVILLE. — IMPRIMERIE F. PAILLART.
�� �
