les siècles anciens et du coup les anciens ne seraient plus les anciens, mais de simples contemporains. Nous connaîtrions les meilleurs et les pires. Nous serions presque tenus de lire les mauvaises œuvres et les médiocres autant que les bonnes. Nous saurions tout de la vie des auteurs, nous fréquenterions les mêmes lieux, nous respirerions le même air, bref, nous serions encombrés des mille accidents que le temps rejette pour ne nous livrer que la pure substance littéraire.
Voici un poème de Philippe Chabaneix :
ÉLÉGIE AUX AMOURS
Toi qui de tous les maux sembles être le pire
Pour t’avoir trop aimé, bel amour, je soupire.
Le souvenir d’Hélène à mon rêve est resté
Noué comme une rose aux jardins de l’été,
Sa robe de tennis flottait sur les pelouses
Et d’elle Valentine et Laure étaient jalouses
Qui portaient le soleil dans leurs cheveux épars ;
Clara fruit déjà mûr ornement des vieux parcs
Suivait de ses yeux faits la bondissante écume
Des flots verts et songeait à sa gloire posthume
En répétant mes vers où scintillait son nom ;
Et je regrette aussi la grâce de Manon
Dont l’étreinte sauvage et le savant délire
M’attiraient autrefois comme aujourd’hui m’attire
Virginal au milieu d’un paysage d’eaux
Un visage d’enfant couronné de bandeaux.
MEMENTO
Action (Mai) : Contes de fées, par Max Jacob.
Art et Décoration (Avril) : Mathurin Méheut, peintre de la Bretagne, par Ch. Géniaux.
L’Art Libre (Mars) : Charles Vildrac, par Jules Romains, Georges Duhamel, Jacques Copeau.
La Connaissance (Avril) : Proses, par Charles Ieu ; (Mai) : Chiffons ! Chiffons ! par Jean l’Olagne.
Le Crapouillot (16 Mai) : Ce qu’apporte de nouveau la Chauve-Souris, par Jean Galtier-Boissière.
Les Écrits Nouveaux (Avril) : La guerre en tant qu’institution, par Bertrand Russel ; (Mai) : Urbs orbis, par André Suarès.
La Gerbe (Avril) : Flâneries d’un artiste, par Benvenuto.
La Grande Revue (Mars) : Fourier et Proudhon, par René Gillouin.
