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LE CARNET DES EDITEURS 3

Ernesta Stern (Maria Star) : AU SOIR DE LA XL", pensées, i vol. de 60 pages '.

L'on retrouve dans Au soir de la vie la même prose nette et vaporeuse à la fois, la même pensée élevée et subtile que nous aimions dans Autour du cœur ou dans les Chaiiws de Jleurs. Il semble seulement que le frisson d'un émoi passionné qui par instants les traverse soit, dans ce dernier ouvrage de M'""= Maria Star, plus violent et plus pur qu'il n'a jamais été. Q.ue le pathé- l|| i

tique puisse être l'étoffe même de la vie, l'ornement de chaque moment — et non pas seulement la parure des jours les plus rares — les philosophes ne manquent pas, qui l'ont démontré. ^^ ,

Mais plus près de nous, M"»; Maria Star, à chaque page de son "^^

livre, anime, vivifie ce pathétique, le mêle à notre âme :

Pour que nos actes aient toute leur valeur, il faudrait prêter à chacun d'eux l'exaltation qu'on donnerait devant la mort au dernier acte de sa vie.

Chaque page a de telles surprises : on les voudrait toutes citer. Sur le caractère et sa formation, sur le cœur, l'amour, l'au-delà, les aphorismes qui nous sont proposés, dans le même temps qu'ils surprennent par leur nouveauté délicate, touchent notre sens le plus intime de la vérité, ou du devoir. Leur ingé- niosité même ne dissimule nul sophisme. Ils ne se font aima- bles, ironiques, raisonneurs que pour nous émouvoir d'une façon plus durable :

Il n'y a rien de superflu sur la terre : on peut même utiliser les défauts des autres.

Ou bien :

Pour pouvoir se tolérer dans le mariage, il faudrait posséder des caractères différents et des goûts identiques.

Que l'âge apporte la connaissance de soi-même, qu'il libère des hommes et des choses, qu'il permette de vivre de souvenirs, d'espoir, d'apaisement, l'on n'en doute plus après avoir lu Au soir de la vie. Nul livre n'engage mieux à vieillir.

JEAN' DES BONNESFEUILLE3 I. Les Editions Gallus, 15, rue de Verneuil, Paris (7').

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