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gne aucune occasion de demander conseil aux grands et aux petits événements artistiques, se trouve en ce moment sollicité par quatre manifestations riches en exhortations et en exemples.
Le Louvre a achevé l'installation nouvelle de la salle des Etats, où régnent Ingres, Delacroix, Corot et Courbet ; l'expo- sition Ingres, si impatiemment attendue, est ouverte ; Picasso montre chez Paul Rosenberg, pour la première fois, un ensem- ble de ses œuvres peintes ; la salle du Jeu de Paume, enfin, hospitalise quelques chefs-d'œuvre de la pemture hollandaise.
C'est au Louvre et auprès du peintre de Y Odalisque que nous trouverons les conseils les plus directs, parce que proférés en une langue qui nous est familière ; c'est également là qu'il sera le plus émouvant et le plus difficile de suivre à travers la pureté apparente des œuvres, la trace subtile des altérations que subit la peinture classique. C'est chez Picasso que nous pourrons constater les conséquences inattendues de ces atteintes succes- sives, portées au cours du xix*^ siècle, à l'académisme tradi- tionnel. De nombreuses visites et de longues méditations seront nécessaires pour dégager clairement, de ces trois manifestations, la leçon qu'elles contiennent.
Je n'oserai parler, aujourd'hui, rapidement, que de la pein- ture hollandaise, des récentes visites aux Musées des Pays-Bas m'ayant permis de l'étudier plus profondément. Aussi bien cer- tains jugements, que je crois nécessaire de réviser, commencent à circuler concernant cette exposition, et à prendre corps avec rapidité. Rien de plus rapide, en effet, que l'absorption par la masse des opinions les plus gratuites.
Aux yeux d'un certain groupe d'artistes, cette manifestation aboutit à une déception totale. La peinture hollandaise n'aurait de raison d'être qu'en Hollande, elle serait privée de significa- tion universelle, elle serait trop spécifique, trop expressive d'un pays bizarre, dont les habitudes sont trop différentes des nôtres et, dépaysée, elle perdrait son éclat et son parfum comme une plante déracinée. Louis XIV avait bien raison de rejeter ces a magots » et, décidément, il sied de n'interroger que l'Italie, comme aux temps du grand règne, etc..
Ces sentences m'ont d'autant plus frappé qu'elles sont exacte- ment l'opposé des jugements que je portais pour mon compte, lors de mes voyages en Hollande.
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