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BILLET A ANGELE 7II

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��L APPEL AU SOLDAT

Barrés apporte un critérium, une toise neuve avec quoi mesurer les esprits et les choses de l'esprit. D'où la recon- naissance des jeunes cerveaux dont il flatte ainsi la paresse. On juge d'après... ou selon... Telle chose est reconnue bonne ou mauvaise, parce que... Barrés ne fait point tant appel à la raison, qu'à des principes ; les principes sont là pour permettre à la raison de se reposer. On oublie que celui qui les invente les cherchait pour aider au dévelop- pement de sa personnalité ; on oublie l'opportunité qui les fit naître ; on leur prête, à distance, un caractère d'absolu.

Un esprit sur cent, et sur cent déjà choisis, arrive à juger par lui-même. De là le triomphe des écoles, des pro- cédés de pensée, aussi bien en politique qu'en religion et qu'en art.

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��LE VOYAGE DE SPARTE

Le cerveau de Barrés me rappelle certaine machine à faire des chapeaux, dont je me souviens d'avoir vu, il y a quelque dix ans déjà, cette étonnante réclame : Une image repré- sentait assez sommairement la machine, représentait les chapeaux produits ; tout ce qu'on donnait en aliment à la machine en ressortait sous forme de chapeau — les maté- riaux les plus divers. Enfin, parmi les spectateurs émer- veillés, que représentait aussi cette image, un jeune enfant qui se penchait trop était soudain happé par un rouage ; la machine l'engloutissait ; on voyait les parents, et leurs gestes de désespoir ; puis leur enfant, la délicate créature, ressortait un instant après, à l'autre bout de la machine, pour le régal des yeux, pour le ravissement des parents, sous forme d'un petit chapeau tout parfait « avec lequel. Mesdames et Messieurs, concluait l'inventeur, j'ai bien

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