Agafia Tikhonovna. — Ma foi, je ne sais pas. Chez les Birioûchkine, peut-être ?
Kotchkariov. — Mais oui, chez les Birioùchkine.
Agafia Tikhonovna. — Vous savez ce qui est arrivé à la fille ?
Kotchkariov. — Oui, je le sais : elle s'est mariée.
Agafia Tikhonovna — Non ! Ce serait encore là un bonheur. Elle s'est cassé la jambe.
Arina Pantélèimonovna. — Elle s'est fait affreusement mal. Elle rentrait tard, le soir, en voiture ; le cocher était ivre et l'a versée.
Kotchkariov. — Oui, je savais quelque chose : ou qu'elle s'était cassé la jambe ou qu'elle s'était mariée.
Arina Pantélèimonovna. — Et quel est votre nom ?
Kotchkariov. — Ilia Fomitch Kotchkarîov. Nous sommes même un peu parents. Ma femme en parle sans cesse. Permettez-moi de vous présenter (Il prend Podkolièssine par le bras et le fait avancer,) mon ami Podkolièssine, Ivane Kouzmitch, conseiller de cour, chef de division. Il a merveilleusement amélioré son département ; c'est lui qui fait tout...
Arina Pantélèimonovna (à Podkolièssine). — Et quel est votre nom ?
Kotchkariov. — Ivane Kouzmitch Podkolièssine. Son directeur n'est là que pour la forme. C'est Ivane Kouzmitch Podkolièssine qui dirige toutes les affaires.
Arina Pantélèimonovna, — Parfait. Donnez-vous la peine de vous asseoir.
Scène XIX
Starikov (Il salue vite, à la manière marchande, se tenant un peu les poings sur les côtés.) — Bonjour, maman Arîna Pantélèimonovna ! Les camarades, aux Boutiques, ont dit que vous aviez de la laine à vendre.