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AU PLATANE 37

Qui, par les morts saisis, les pieds cchciielcs

Dans la confuse cendre, Sentent les fuir les fleurs, et les spermes ailés

Le cours léger descendre.

Le tremble pur, le charme, et ce hêtre formé

De quatre jeunes femmes, Ne cessent pas de battre un ciel toujours fermé,

Vêtus en vain de rames.

Ils vivent séparés, ils pleurent confondus

Dans une seule absence. Et leurs membres d'argent sont vainement fendus

A leur douce naissance.

Quand l'âme lentement qu'ils expirent le soir

Vers l'Aphrodite monte, La vierge doit dans l'ombre, en silence, s'asseoir,

Toute chaude de honte.

Elle se sent surprendre, et pâle, appartenir

A ce tendre présage Qu'une présente chair tourne vers l'avenir

Par un jeune visage...

Mais toi, de bras plus purs que les bras animaux,

Toi qui dans l'or les plonges. Toi qui formes au jour le fantôme des maux

Que le sommeil fait songes.

Haute profusion de feuilles, trouble fer

Quand l'âpre tramontane Sonne, au comble de l'or, ra:;jir du jeune hiver

Sur tes harpes. Platane,

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