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mon âme ! toute la vérité, rien d’autre, et d’où le mensonge est venu ? De votre côté, vous engagez-vous à payer mon passage pour partir et à ne rien dire avant que je sois en sûreté à bord ? C’est en Angleterre qu’il faut aller, pas à Boston (soit dit sans offense!)... Je vois ce qui vous fait hésiter. Ne craignez rien ! je compte changer de métier et ne plus frauder... Oui, cette fois, vraiment, cela me pèse sur l’âme ! Soyez mon sauveur... après le ciel s’entend ! Je raconterai des choses singulières. Soixante billets de cinq feront l’affaire. Une bagatelle de plus, pourtant, comme viatique ! Chargeons la table de répondre... ?

Comme vous êtes changé !... Alors, tranchons la différence; disons trente de plus... Oui, mais vous me laissez les cadeaux.! Si non, j’affirmerai qu’ils sont cause de tout, que vous regrettiez votre bien et que, pour le ravoir, vous m’avez cherché querelle. — Marchez sur un reptile, il se retourne. Monsieur ! Si je me retourne, c’est de votre faute ! c’est vous qui m’y aurez forcé. Qui donc est obligé de renoncer à la vie sans essayer de se défendre ? En tout cas, j’en cours la chance. Hein ?

C’est dit ! Puis-je m’asseoir, Monsieur ?... Ah ! cette brave vieille table ! Vous me donnerez bien. Monsieur, le cigare et l’egg-nog du départ? J’ai été si heureux chez vous ! de bons sièges rembourrés, et des buffets sympathiques... Quelle fin à tant de soirées instructives ! (J’ai du feu...) Que voulez-vous! rien ne dure, comme Bacon est venu nous le dire... A votre santé!... mais ne vous fâchez pas ou je crie !

Tra la la la laire ! Tra la la la la ! Voyez-vous, Monsieur, il y a plus de votre faute que de la mienne : c’est tout de votre faute, curieux gens du monde ! Vous êtes des poseurs (sauf votre respect), vous aimez à paraître si malins, si intelligents, quand vous vous tenez par une patte au perchoir où vous vous juchez pour faire bouffer vos plumes.