LETTRES AVEC COMMENTAIRES 399
cause de mon divorce et des malheurs de ta mère. Tu es au courant, donc c'était une raison pour ne pas accepter. Qu as-tu fait ? tout fier d'avoir plu — car je ne crois pas qu'elle te prenait pour l'argent — tu as oublié le respect que tu dois à ton père.
« Je ne me place pas au point de vue « cœur » . Laissons la question « chagrin ». Je sais assez le cas qu'on doit faire des sentiments, mais au point de vue « respect ». Ce n'est pas par les mômeries des jésuitières qu'on montre le res- pect qu'on doit à un père qui vous traite en camarade mais par une certaine attitude dans les grandes circonstances de la vie. Par rapport à cette femme qui est payée par ton père tu es devenu le monsieur qui ne la paie pas ! le mot, je ne l'écris pas, ne voulant pas insulter mon propre fils, tu devi- nes à quoi je pense. Ce n'est pas une question d'honneur à ton âge, c'est une question de respect de la famille, de res- pect filial. Voilà ce que j'ai à te dire. Oh ! certes, jeté féli- cite néanmoins de ton succès près de Louise ; ce n'est pas une femme facile et elle s'y connaît en hommes, mais je préférerais d'autres succès — en tous genres, tu me com- prends. Pour le baccalauréat si ta mère y tient, vous vous débrouillerez ; tu es d'âge à gagner ta vie, en somme. Et moi je ne tiens pas à te donner de l'argent pour que tu t'amuses avec les femmes que tu as connues avec moi et qui sont plus ou moins les miennes.
« Voilà des explications puisque tu en veux.
« Ceci dit, je t'embrasse paternellement en te souhaitant bonne chance dans la vie.
(( Ton père mécontent,
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��COMMENTAIRES
��Premières réflexions du jeune homme : « Son père est un mufiîe. Sa mère a dû en endurer de vertes avec un type de cet acabit. Certainement ! il fera sa fortune ! il n'est pas
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