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398 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

cipe. Libre à toi de penser d'elle ce que tu veux selon le respect filial que tu lui dois. Cependant je connais les gens dits vertueux et tu les prendras pour le poids qu'ils valent si tu deviens l'homme que j'espère malgré tes échecs au début de la vie.

« Ne crois pas que j'agisse par mauvaise humeur contre toi ou contre ta mère ou par avarice. Je t'ai toujours traité comme un bon camarade ne te demandant pas que tu me traites autrement. Voilà mes principes : je n'aime pas la jésuiterie. Quant à l'avarice, il me semble que tu n'as paseu à te plaindre de mon avarice jusqu'à ce jour dans laquestion d'argent. Donc c'est dans ton intérêt que j'agis ; tu échoue- ras à ton baccalauréat tant que tu iras en ballade en auto avec nos petites amies et il faudra bien que tu restes chez ta mère quand tu n'auras plus d'argent. Tu sais aussi bien que moi combien les femmes et les ballades coûtent cher. Il est vrai qu'à toi... mais tu verras les femmes que ta auras quand mon auto ne sera plus là ni mon argent pour les taxis.

« Et puisque nous sommes sur le chapitre, permets-moi de te le dire : je ne suis pas content de toi, car il y a des choses qui ne se font pas d'homme à homme et surtout de père à fils. Je ne te parle pas d'honneur ! on ne parle pas d'honneur à un enfant de dix-sept ans ; je te parle conve- nance. Ah ! j'ai compris pourquoi tu ne voulais pas aller chez Maxims ! tu ne voulais pas te trouver entre Louise Duchamp et moi par crainte de l'attitude des copines qui plus ou moins méchamment t'aurait trahi. Mais tout se sait, apprcnds-le pour ta gouverne et je donne cinq francs à Ernest chaque fois qu'il me fait un rapport sur Louise Duchamp. Ah ! oui ! « Maxim's est un endroit démodé »- La vérité, je l'ai sue par Ernest, le garçon que tu connais, et la vérité est que Louise t'a emmené chez elle. Elle t'a dit : « Je serai toujours chez moi pour toi ! » Ce n'est pas pour faire de l'escrime ou de la boxe, je pense ? Or tu sais quel atta- chement j'ai pour cette femme puisqu'elle est la principale

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